Si j’avais vécu mes 17 ans en 2021, au temps du COVID, je serais mort !

Le RSA pour les moins de 25 ans. Ça urge !

Et dire que certains s’inquiètent de “qui va payer ?” ! Ils craignent pour leurs impôts et/ou ils voient dans cette mesure un danger à ce que les jeunes deviennent des « assistés« . Bref nous retrouvons les stéréotypes qui visent ceux qui sont concernés par la précarité. “Qui va payer ?”, à vrai dire je trouve cet argument fallacieux. Contrairement à quantité d’argent distribué par l’État, nous sommes sûr au moins que cet argent là, alloué aux personnes qui en ont besoin, va participer à l’économie réelle, ce qui n’est pas toujours le cas de celui que l’on ne peut tenir dans une main et qui profite à ces quelques uns qui spéculent pour de riches devenir encore plus riches.
Et puis surtout c’est méconnaître les montants alloués, croyez-moi ! ils sont loin d’être suffisants pour que l’on s’en satisfasse… Ils aident davantage à survivre qu’à vivre pleinement !

Ça urge vraiment ! Pour tous ces jeunes qui ne peuvent compter sur le soutien de leur famille ; comment font-ils pour se loger ? Subvenir à leurs besoins fondamentaux ? Je ne peux pas ne pas penser à eux ! Je ne peux pas ne pas m’identifier ! Je ne peux pas ne pas m’inquiéter !

Dès 17 ans j’ai dû, pour diverses raisons, m’assumer totalement économiquement, compter sur mes ressources et ma débrouillardise pour me loger, me nourrir, me former et puis peu à peu renouer avec les études. Or de cette expérience je sais que ce n’est jamais seul que nous nous en sortons. Nous avons beau être débrouillard, volontaire, jamais on ne réussit que de soi-même, nous sommes toujours dépendant d’un environnement. Il y a plus de trente ans de cela j’ai pu bénéficier de boulots, que je ne qualifierais pas de “petits”, qui m’ont permis de prendre confiance en moi, de gagner en aisance relationnelle, en compétences. Tous ces emplois, sans exception aucune, difficiles qu’ils ont pu être, m’ont permis de devenir ce qui n’était pas prévu du tout, un chef d’entreprise, co-fondateur et directeur d’un organisme de formation mais également, et surtout peut-être, un thérapeute.

Oui mais voilà, à l’époque, il y avait des “petits” boulots et non des stages, nous étions payés. Oui mais voilà, à l’époque, le milieu associatif était pourvoyeur d’emplois responsabilisants, passionnants, gratifiants, bref porteurs de sens, et cela grâce à des mesures de soutien à l’emploi tels que les contrats d’aide aux jeunes volontaires, TUC, emplois jeunes…

Parfois nous sommes contraints au sérieux lorsque l’on a 17 ans, mais cela n’est pas toujours suffisant.
Si vous êtes sans famille ou qu’elle n’est pas en mesure de vous aider, pour vous construire sont précieux les regards de ces adultes bienveillants, exigeants et tendres, de ceux qui vous projettent dans l’avenir bien au-delà de ce que vous oseriez imaginer pour vous-même. Me concernant, c’est souvent à l’occasion de mes “petits” boulots que je les ai rencontré ces précieux éducateurs, non spécialisés. Sans eux, je n’aurais pu devenir ce que je n’aurais pu imaginer pour moi-même.

“Bref, je me dis que si j’avais vécu mes 17 ans en 2021, un mec comme moi, au temps du COVID, serait mort.”

Oui si j’avais été dans l’impossibilité de bosser, de me loger et contraint de faire appel à la charité, je suis convaincu, paradoxalement peut-être mais parce que beaucoup trop vulnérable, je n’aurai pas survécu !

Alors oui je m’inquiète ! Pour tous ces jeunes gens dont je me dis qu’ils ont très peu d’appuis… Contrairement à ce que laisse entendre l’idéologie dominante, nous n’existons pas indépendamment de notre environnement. Notre volonté, nos désirs et nos rêves ne trouvent à se réaliser en écho à un contexte particulier, aux personnes rencontrées !

Alors oui, ça urge le RSA pour les moins de 25 ans ! D’abord faire en sorte que les jeunes n’ayant pas de familles, ou si elles ne peuvent subvenir aux besoins de leurs enfants, puissent bénéficier du RSA. C’est une question d’urgence, il s’agit de répondre à la nécessité. Et ensuite, très vite, avec le plan de relance, il faudra mettre des moyens considérables aux bénéfices de la jeunesse pour la formation, l’emploi… L’enjeu étant que dans 30 ans ils puissent à leur tour payer des impôts pour à leur tour aider ceux de 17 ans qui à leur tour… C’est une question de bon sens, à entendre comme « là est le chemin où il faut aller !« … ÇA URGE !

Quelle est votre réaction ?
Étonnant
0
Intéressant
0
J'adore
4
J'aime
0
Je n'aime pas
0
← Revenir en haut