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Immersion dans le quotidien de Martine Rippe, animatrice en EHPAD

Découvrez le rôle essentiel de l’animation en EHPAD à travers le parcours inspirant de Martine Rippe, cheffe d’orchestre du lien social et actrice clé du bien-être des résidents.

Une vocation née d’un stage

Le parcours de Martine Rippe n’a rien d’une trajectoire linéaire. Originaire des Pays-Bas, elle s’installe en France et débute sa carrière dans le secrétariat, puis dans l’événementiel. Après une pause pour élever ses enfants, elle entame une reconversion professionnelle et l’idée émerge alors, presque par hasard, de faire de l’animation en EHPAD.

"J’ai fait deux stages dans des établissements différents et j’ai su tout de suite : c’était mon métier."

Martine Rippe

EHPAD L’éclaircie de la Croix Rouge

Engagée malgré un parcours encore jeune dans le secteur, Martine est rapidement recrutée. Et elle ne tarde pas à convaincre son équipe. « Au bout de deux mois, la directrice était convaincue. Et depuis, je n’ai jamais arrêté. »

Le rôle central de l’animateur en EHPAD

Martine décrit l’animation non pas comme un « plus », mais comme un pilier de l’accompagnement.

« On est un pilier de la vie sociale. On est l’interface entre les résidents, les familles, les soignants, les bénévoles… Le lien social a une place thérapeutique à part entière. »

L’animation ne se limite pas à « occuper » les journées. Elle permet aux résidents de rester acteurs de leur vie, d’exprimer leurs envies et de tisser des liens.

« Si je devais résumer mon métier : je suis là pour faire plaisir aux résidents. Mon indicateur de réussite, c’est quand ils racontent leur après-midi aux soignants. »

Un quotidien fait d’anticipation et de coordination

Si les activités semblent fluides et légères, c’est grâce à une organisation millimétrée.

« Rien n’est laissé au hasard. Une visite de scouts ? Je pense aux parasols, aux jeux de secours si la mayonnaise ne prend pas. J’ai toujours un plan B. »

Martine gère aussi une équipe de bénévoles, qu’elle mobilise, forme, coordonne et valorise. Elle planifie les mois à l’avance en tenant compte des disponibilités de chacun.

« Je sais que pour un loto, j’ai besoin d’au moins quatre bénévoles. Si ce n’est pas le cas, je programme autre chose. »

Toucher chacun, d’une façon ou d’une autre

L’un des défis : rejoindre chaque résident, même ceux qui ne participent pas spontanément. Martine travaille en lien étroit avec deux AMP, qui assurent un accompagnement complémentaire.

« Pendant qu’un groupe joue, une AMP anime une activité avec des casques de réalité virtuelle, et l’autre va voir ceux qui sont en chambre pour une lecture ou une discussion. » Et parfois, une simple présence, un animal de zoothérapie, ou un goûter partagé suffisent à amorcer un changement. « Il y a un monsieur qui ne descend jamais… sauf quand on monte avec le chien. Il adore les chiens. »

Une activité, mille attentions

La variété des animations est impressionnante : loto, chant, danse, réalité virtuelle, conférences, projections, cuisine, jardinage, ateliers mémoire… et même des repas à thème.

« Pour le Beaujolais nouveau, on a un accordéoniste, des nappes bordeaux, des porte-menus sur les tables… C’est tout sauf improvisé. »

Martine accorde aussi une grande attention à l’accueil des intervenants.

« Quand un chanteur vient, je suis là, on danse avec les résidents. C’est normal. Ils me disent que chez nous, ils se sentent vraiment accueillis. »

Une vision engagée de l’animation

Pour Martine, l’animation n’est pas une option, elle est un soin à part entière.

« C’est un soin différent. Pas une toilette, mais un soin du lien, de la mémoire, de la motricité fine. Et surtout, de la vie sociale. On peut croire que l’entrée en EHPAD marque la fin de quelque chose. Mais avec une animation bien pensée, c’est souvent le début d’autre chose. »

Et si l’on devait résumer le métier de Martine Rippe ? Un subtil mélange de sensibilité, de rigueur, d’écoute, de créativité et… d’amour du vivant.