Contact

Troubles psychiques : définition, liste et classification

Les troubles psychiques, que l’on nomme également troubles psychiatriques ou troubles mentaux, font référence aux maladies qui affectent la santé mentale d’un individu. Il est important de leur apporter un soutien approprié et de leur offrir la possibilité de se rétablir dans les meilleures conditions.

Dans cet article

Définition : qu’est-ce qu’un trouble psychique ?

Un trouble psychique se manifeste par des symptômes qui affectent la pensée, les émotions, le comportement ou les relations sociales. Il provoque une souffrance psychique, une perte d’autonomie et un retentissement sur la vie quotidienne.

Il ne s’agit pas d’une faiblesse ou d’un simple « passage à vide ». Le trouble psychique est une pathologie réelle, qui peut être ponctuelle ou durable, légère ou sévère.

Une dégradation de la santé mentale

La santé mentale signifie qu’une personne se trouve dans un état de bien-être qui lui permet de s’adapter aux différentes situations qu’elle rencontre. Elle est capable de faire face aux difficultés courantes de l’existence, d’exercer normalement une activité professionnelle, et de participer activement à la vie en société. Des troubles psychologiques peuvent bousculer cet état de bien-être. Dans ce cas, la personne en souffrance n’arrive plus à s’adapter aux situations compliquées, voire éprouvantes qu’elle peut rencontrer.

Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la santé mentale ne se réduit pas à l’inexistence de maladies psychiques, elle est un élément constitutif essentiel de la santé qu’elle définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ».

Tout le monde peut être atteint par un trouble mental, quel que soit l’âge ou le sexe. Ces troubles peuvent être durables ou ponctuels, et les causes sont diverses. Ces maladies sont très handicapantes, car les personnes en souffrance psychique n’arrivent plus à mener une vie normale. C’est pourquoi ces troubles ont été reconnus comme handicap psychique il y a quelques années.

Un handicap psychique

C’est la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, qui reconnaît la notion de handicap psychique. Elle permet ainsi de ne plus confondre cette notion avec celle de handicap mental.

Contrairement au handicap mental, qui résulte d’une déficience intellectuelle durable (avec des capacités d’apprentissage limitées), le handicap psychique est lié à des troubles psychiatriques (comme les troubles bipolaires, la schizophrénie ou des formes sévères de dépression). La personne conserve toutes ses capacités intellectuelles, mais peut avoir des difficultés à les mobiliser ou à les exprimer dans certaines situations.

Ce type de handicap peut engendrer des troubles de la perception, de l’organisation, de la relation à l’autre ou encore une grande fatigabilité. Il peut aussi être fluctuant, avec des périodes de stabilité et des phases de crise.

En reconnaissant cette forme de handicap, la loi permet de proposer des accompagnements spécifiques et mieux adaptés aux réalités vécues par les personnes concernées.

N’est pas un trouble du comportement

Les troubles du comportement — comme l’agressivité, l’isolement, la désorientation ou l’impulsivité — ne sont pas une pathologie en soi, mais des manifestations visibles qui peuvent avoir des causes très différentes.

Ils peuvent être le symptôme d’un trouble psychique (comme la schizophrénie, les troubles anxieux ou dépressifs graves), mais aussi révéler une maladie physique ou neurologique. Par exemple :

  • La maladie d’Alzheimer, maladie neurodégénérative, peut entraîner des changements d’humeur, un repli sur soi ou des difficultés d’orientation.
  • Une tumeur cérébrale peut provoquer des accès de colère, des absences ou des comportements inhabituels.

Il est donc essentiel de ne pas confondre trouble du comportement et trouble psychique. Le trouble du comportement est un signal, pas un diagnostic : seule une évaluation médicale approfondie permet d’en identifier l’origine.

Qui peut être atteint par un trouble psychiatrique ?

Comme énoncé précédemment, nous pouvons tous être touchés par une maladie mentale, quel que soit notre âge, quel que soit notre sexe, quelle que soit notre position sociale, etc. Pourtant, avant d’y être réellement confrontés, nous sommes nombreux à penser que ces maladies ne peuvent nous atteindre, que nous sommes suffisamment forts pour y faire face.

Mais au cours de notre vie, nous pouvons être sujets à des troubles mentaux ponctuels :

  • Les troubles psychiques chez l’enfant et l’adolescent : certains troubles mentaux comme la dépression peuvent déjà être détectés à ces âges. 75% des troubles psychiatriques apparaissent avant 25 ans. Le trouble peut se manifester petit à petit et ainsi compliquer sa détection. En effet, l’entourage peut mettre ces troubles psychologiques sur le compte de la crise d’adolescence, par exemple. Mais l’apparition de la maladie peut aussi être soudaine et avoir des effets dramatiques sur l’individu qui en souffre ou ses proches (suicide, agressivité, etc.) ;
  • Suite à un accouchement : les bouleversements hormonaux engendrés par la grossesse peuvent déclencher des troubles psychiques comme une dépression post-partum. Le manque d’information et l’incompréhension fréquente de la part de l’entourage peuvent avoir des conséquences très graves sur la maman et son bébé ;
  • Chez les personnes âgées : il existe des maladies psychiques qui apparaissent avec l’âge. C’est par exemple le cas de la maladie d’Alzheimer, qui atteint majoritairement les personnes de 65 ans et plus.

Quels sont les principaux troubles psychiques ?

Voici la liste des troubles psychiques les plus connus. Ils peuvent s’installer durablement, entraînant un bouleversement de la vie de la personne concernée, mais aussi celle des proches :

Les troubles bipolaires

L’humeur de la personne qui en est atteinte varie de façon anormale. Ce trouble de l’humeur se caractérise par 2 phases : parfois, la personne est dans une situation d’hyperactivité et de surexcitation. Elle a besoin de peu de sommeil, a du mal à se concentrer. Elle a tendance à vouloir se lancer tête baissée dans plusieurs projets, ce qui peut l’amener à trop dépenser par rapport à son budget. On l’appelle la phase maniaque. Elle peut durer plusieurs jours.

À l’inverse, cette période est suivie d’une phase de dépression : elle se sent tout à coup très fatiguée, a du mal à gérer le quotidien, n’a plus d’envies, elle se sent triste et perd confiance en elle. Cette période est particulièrement délicate, car la personne souffrante peut avoir des pensées suicidaires.

Ces deux phases sont entrecoupées de périodes plus stables, ce qui lui permet d’aller mieux et d’adopter un comportement plus calme et normal.

Les troubles schizophréniques

Il existe plusieurs schizophrénies dans la mesure où les symptômes peuvent être très distincts d’une personne à une autre.
Les personnes souffrant de cette maladie psychiatrique ont une pensée perturbée : cela peut se manifester par une série de comportements que l’entourage ne comprend pas. Elles apparaissent comme des personnes étranges, elles expriment des pensées illogiques. Elles ont également des soucis pour se concentrer et ont des troubles de la mémoire. Leur attitude peut choquer, car leurs émotions peuvent être en décalage avec la situation vécue. Elles peuvent, par exemple, avoir un fou rire alors qu’elles assistent à des funérailles :

Des symptômes peuvent apparaître :

  • Les symptômes positifs (ou syndrome délirant) : ils se traduisent par des hallucinations (la personne est seule à voir ou entendre des choses, qui en fait n’existent que dans son esprit), mais aussi des idées délirantes (elle se sent persécutée, elle se surestime, etc.) ;
  • Les symptômes négatifs (ou syndrome autistique) : la personne se retire petit à petit du monde qui l’entoure, elle se renferme, éprouve peu d’émotions.

Les troubles dépressifs

La dépression est une maladie mentale malheureusement répandue, qui se caractérise par une profonde tristesse, une baisse de vitalité. La personne n’a plus goût à rien et perd confiance. Ces symptômes sont généralement accompagnés de difficultés pour dormir, et de problèmes de concentration du fait de la fatigue mentale qui est ressentie. La détresse peut également faire naître des pensées suicidaires. Elle touche surtout les femmes.

Il faut distinguer la dépression de la déprime ou du simple coup de blues : en cas de déprime, le mal-être est temporaire. Dans la dépression, la souffrance psychique s’installe durablement, des troubles physiques comme des maux de tête ou de ventre peuvent également survenir.

Le trouble de la personnalité borderline

Les personnes atteintes de ce trouble mental sont hyperémotives et hypersensibles. C’est l’association de plusieurs symptômes qui permet de diagnostiquer un comportement borderline :

  • La personne peut avoir une humeur très fluctuante et des réactions émotionnelles très intenses face à une situation donnée ;
  • Elle s’emporte facilement ;
  • Elle a des idées suicidaires et s’automutile ;
  • Elle a des comportements impulsifs (elle peut prendre des risques inconsidérés) ;
  • Elle se sent vide intérieurement ;
  • Elle a une grande peur de l’abandon ;
  • Elle ne parvient pas à avoir des relations stables avec les individus qu’elle côtoie ;
  • Tantôt elle se valorise, tantôt elle a une mauvaise image d’elle-même.

La gravité des troubles est plus ou moins importante selon les malades. Mais le risque de suicide existe.

Les troubles psychiatriques peuvent entraîner d’autres troubles du comportement comme des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des troubles du comportement alimentaire, etc.

Toutes ces pathologies psychiatriques ont des conséquences aussi bien sur la vie sociale que sur la vie professionnelle des individus. C’est pourquoi une prise en charge rapide et adaptée est essentielle pour que la personne malade soit soignée au mieux.

Comment accompagner efficacement les personnes souffrant de troubles psychiques ?

Lorsqu’une personne développe les symptômes d’un trouble mental, la première étape est de consulter un médecin généraliste ou un psychiatre afin qu’il élabore un diagnostic et puisse proposer le traitement adéquat (médicaments, thérapie, etc.). Cela prend du temps, les soins devant être bien souvent ajustés.

Une autre étape est également essentielle : la prise en charge par les professionnels du secteur social et médico-social. Ces derniers sont régulièrement en contact avec des publics souffrant de troubles mentaux, mais ils sont parfois démunis face à des situations compliquées.

C’est pourquoi, chez Epsilon Melia, nous avons souhaité créer plusieurs formations sur les troubles psychiques afin que ces professionnels puissent détecter les symptômes et proposer un accompagnement adapté :