Violences conjugales : les personnes âgées sont aussi touchées

En 2018, 149 personnes sont décédées sous les coups de leur partenaire ou de leur ex-partenaire de vie, dont 121 femmes et 28 hommes. C’est 1 décès criminel au sein du couple tous les deux jours et demi. Cette violence au sein du couple représente 20% des homicides commis en France (source : délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur).

Les différents types de violences conjugales 

  • Violences psychologiques : harcèlement moral, insultes, menaces.
  • Violences physiques : coups et blessures.
  • Violences sexuelles : viol, attouchements : il peut y avoir viol même en cas de mariage ou de PACS.*
  • Violences économiques (privation de ressources financières et maintien dans la dépendance).

Il y a violence conjugale quand la victime et l’auteur sont dans une relation sentimentale. Ils peuvent être mariés, concubins ou pacsés. Les faits sont également punis, même si le couple est divorcé, séparé ou a rompu son Pacs.

21% des violences conjugales affectent des personnes âgées de plus de 70 ans

Les seniors ne sont pas épargnés par les violences conjugales. L’âge, l’affaiblissement, l’inactivité liée à la retraite ou l’arrivée d’un handicap, d’une maladie chez l’un des conjoints, peuvent être des facteurs déclencheurs. Mais le plus souvent, les violences étaient déjà là avant : elles prennent une ampleur nouvelle dans ce nouveau contexte.

En 2018, 31 auteurs et 32 victimes, soit 21%, étaient âgés de plus de 70 ans au moment des faits. Parmi ces derniers, 14 auteurs et autant de victimes avaient plus de 80 ans.

Les violences conjugales chez les seniors sont difficiles à détecter

Si elles sont avérées, ces violences n’en restent pas moins difficiles à détecter. Les personnes âgées sont une population vulnérable, fragile psychologiquement, et parfois isolée. Elles ne pensent pas à donner l’alerte, à solliciter les associations d’aide aux victimes, ou choisissent de circonscrire le problème à la sphère du couple, par sentiment de honte ou crainte de la stigmatisation. La relation aidant-aidé, dans un sens ou dans l’autre, crée une dépendance au sein du couple.

La mise à l’abri est également plus difficile. Il y a de nombreux freins à l’éviction du domicile du conjoint violent, l’agresseur peut être âgé, malade ou en situation de handicap. Par ailleurs, quand il est question des couples d’aînés, on constate beaucoup de préjugés et de déni.

Une protection et une prise en charge nécessaires

Pourtant, il est très important de parler de sa situation pour comprendre ce qui arrive, prendre conscience des mécanismes de la violence, et même s’identifier comme une victime. Trouver la force de s’en sortir, reprendre confiance en soi, relève d’une prise en charge et d’un accompagnement spécifiques.

L’intervention de structures spécialisées dans la maltraitance des personnes âgées ou dépendantes se révèle nécessaire.

Le personnel soignant, qui est le plus à même de déceler les violences chez ces populations vieillissantes, doit être formé pour les repérer. 

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