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Troubles du comportement et troubles psys chez la personne âgée

L’allongement de l’espérance de vie confronte les institutions du secteur social et médico-social à la nécessité de repenser leur prise en charge pour protéger la santé des personnes âgées, et détecter d’éventuels troubles du comportement et troubles psychiatriques liés au vieillissement. En effet, l’apparition de ces pathologies est assez fréquente au-delà de 60 ans. Malgré tout, elles ne sont pas toujours bien repérées, car l’entourage peut avoir tendance à banaliser certains symptômes qu’il considère comme normaux du fait de l’âge. C’est pourquoi il est essentiel d’offrir la possibilité aux professionnels d’accéder à la formation pour qu’ils puissent détecter au mieux ces maladies et accompagner les familles.

Comment se manifestent les troubles du comportement chez les personnes âgées ?

Lorsqu’une personne âgée est de mauvaise humeur, est apathique, etc., les proches ne s’inquiètent pas toujours, car ils ont tendance à penser que ces symptômes sont liés à l’âge et qu’ils sont normaux. Les troubles peuvent progresser très lentement, ce qui peut complexifier la distinction entre ce qui relève du normal et du pathologique.

L’OMS a proposé la définition suivante des troubles du comportement : « Par troubles mentaux et du comportement, on entend des affections cliniquement significatives qui se caractérisent par un changement du mode de pensée, de l’humeur ou du comportement associé à une détresse psychique et/ou à une altération des fonctions mentales. »

Nous considérons que la personne âgée a un trouble du comportement lorsque les 3 aspects suivants sont cumulés : 

  • son attitude n’est pas adaptée ou irrationnelle par rapport à la situation vécue ;
  • un changement est perçu par rapport à son comportement antérieur ;
  • son comportement a des répercussions sur les actes du quotidien.

Les troubles du comportement dégradent fortement la qualité de vie des personnes qui en souffrent, mais engendrent également de l’épuisement chez l’entourage. Cela peut finir par générer des conflits, de la négligence, voire de la maltraitance.

Les troubles comportementaux peuvent être diversifiés, mais ils sont classés en deux catégories : 

Les troubles positifs du comportement

Les troubles du comportement sont considérés comme positifs lorsqu’ils deviennent gênants pour les individus qui sont au contact de la personne âgée (famille, aides-soignants, etc.). Ce sont souvent ces troubles qui sont à l’origine d’une demande d’entrée en institution, car la personne âgée ne parvient plus du tout à se socialiser et la famille n’arrive plus à gérer les débordements. Les symptômes les plus fréquents sont : de l’agitation, de l’irritabilité, des cris, des fugues, un comportement sexuel inapproprié, des déambulations, etc.

Si la personne réside déjà en EHPAD, cela peut se traduire, par exemple, par des attitudes grossières vis-à-vis des auxiliaires de vie. La personne âgée peut également aller dormir dans les lits des autres résidents ou faire tomber tous les objets qui sont dans sa chambre, etc.

Parfois, les individus émettent des propos un peu blessants comme : « Pourquoi les personnes âgées deviennent méchantes ? » ou « Les personnes âgées deviennent insupportables. » C’est parce qu’ils n’ont pas conscience que la personne qui vieillit peut souffrir de ces troubles, et n’en est pas responsable.

Les troubles négatifs du comportement

Ces troubles sont moins incommodants pour l’entourage, car la personne âgée a plutôt tendance à s’isoler, elle fait moins de bruit , ce qui peut finalement moins inquiéter les proches, qui peuvent penser que ces signes sont normaux du fait du vieillissement. Pourtant, ces signes réduisent petit à petit l’autonomie de la personne âgée et sont aussi le reflet de sa souffrance, c’est pourquoi ils ne doivent pas être pris à la légère.

Les troubles négatifs du comportement se manifestent souvent par de la léthargie, du chagrin, une certaine faiblesse, du découragement, une régression. La personne souffrante est à la fois indifférente à elle-même ainsi qu’au monde qui l’entoure. Certains symptômes comme les troubles du comportement alimentaire (la personne âgée peut refuser de prendre ses repas) et le refus de se lever interpellent toutefois bien plus souvent les proches.

Souvent, il est considéré que les troubles du comportement résultent uniquement d’une maladie psychiatrique. Pourtant, ces troubles peuvent avoir d’autres sources.

Quelles sont les origines des troubles du comportement chez la personne âgée ?

Les troubles du comportement peuvent relever de plusieurs facteurs : 

Des causes organiques

Une maladie physique, même si elle n’est pas grave, peut entraîner des troubles du comportement. La personne âgée peut également ressentir une douleur, mais ne pas parvenir à exprimer verbalement sa souffrance, les troubles comportementaux sont alors un moyen de montrer son inconfort.

Une inadaptation à un nouvel environnement

Lorsque des personnes âgées sont admises en institution, elles perdent leurs repères, car elles ne peuvent plus conserver leur routine (sorties, alimentation, télévision, etc.), et doivent respecter de nouvelles consignes. Elles peuvent se sentir déracinées puisqu’elles ont dû quitter leur logement. 

Cette inadaptation peut se traduire par des troubles du comportement si la personne s’oppose à ce nouveau cadre.

Des incompréhensions entre les professionnels du soin et la personne âgée peuvent également induire ce type de comportement (professionnels mal formés, peu patients, etc.).

Des évènements douloureux

La personne âgée victime de troubles du comportement peut vivre des situations difficiles comme un deuil, des conflits familiaux, s’occuper d’une personne malade, etc. Cela génère une souffrance psychologique.

Un trouble psychiatrique

Certains troubles du comportement ont pour origine une pathologie psychiatrique. Celle-ci peut être compliquée à distinguer d’une maladie somatique.

Quels sont les principaux troubles psychiatriques chez le sujet âgé ?

Les troubles psychiques ont des répercussions importantes sur l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées. En voici les principaux : 

Les troubles de l’humeur

La dépression est un trouble de l’humeur fréquent chez les personnes âgées, notamment celles vivant en institution, car elles peuvent ne pas réussir à s’adapter à leur nouvel environnement et souffrir de solitude, loin de leurs proches. La dépression n’est pas suffisamment bien diagnostiquée et prise en charge, c’est pourquoi le taux de suicide est important. La personne âgée dépressive souffre moralement, est ralentie (lenteur dans les mouvements, par exemple), se plaint de douleurs, a des troubles du comportement, etc.

Les troubles du sommeil sont également fréquents.

Les troubles bipolaires peuvent apparaître tardivement ou être déjà présents antérieurement, et récidiver avec l’âge. La personne atteinte de troubles bipolaires passe constamment par deux phases de l’humeur : tantôt elle est surexcitée, tantôt elle se sent abattue et n’arrive plus à gérer le quotidien. Ces deux phases sont entrecoupées de périodes plus stables.

Les troubles anxieux

Ils peuvent prendre plusieurs formes, mais les troubles les plus fréquents concernent l’anxiété généralisée et l’agoraphobie.

En cas d’anxiété généralisée, la personne âgée est constamment angoissée, s’inquiète de façon excessive, et se sent continuellement en insécurité. 

La personne âgée agoraphobe a peur de se rendre dans les lieux publics parce qu’elle craint d’avoir une attaque de panique ou de ne pas pouvoir sortir de l’endroit où elle se trouve. Elle peut avoir des palpitations, des vertiges, des tremblements, des nausées, avoir la sensation d’étouffer ou de mourir, etc. Chez le sujet âgé, l’agoraphobie peut prendre une forme inhabituelle, qui est celle de la peur de tomber.

Les psychoses et délires chroniques

Les troubles psychotiques les plus fréquents chez la personne âgée sont la schizophrénie et le trouble délirant

La personne schizophrénique a des comportements et pensées illogiques. Elle peut avoir des hallucinations ou bien se retirer du monde qui l’entoure, se renfermer.

En cas de trouble délirant, la personne âgée a des fausses croyances, mais elle en est fortement persuadée. À l’inverse de la schizophrénie, le trouble délirant se manifeste par des délires, mais sans autre symptôme de psychose (hallucinations, pensées désorganisées, etc.).

Les troubles de l’addiction

Les addictions les plus courantes concernent l’alcool et les médicaments, notamment les benzodiazépines (tranquillisants). Elles sont souvent liées à un trouble anxieux ou un trouble de l’humeur.

Les pathologies démentielles

La démence est une pathologie dont la prédominance augmente avec l’âge. Elle altère tout ce qui fonde l’identité d’une personne : son comportement, son caractère, ses émotions.

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante de démence. Son évolution est trompeuse et progressive. En effet, il est souvent considéré comme normal qu’une personne âgée ait des trous de mémoire, oublie où elle a rangé ses clés, etc. Au départ, elle a du mal à se souvenir d’informations récentes, puis des symptômes plus graves vont apparaître : modification de l’humeur et du comportement, désorientation, confusions, problèmes pour parler, avaler, et marcher.

Quels que soient les symptômes, une personne âgée souffrant de troubles du comportement et de troubles psychiatriques doit faire l’objet d’une prise en charge.

Comment accompagner une personne âgée souffrant de troubles du comportement et de troubles psychiatriques ? 

Pour optimiser la prise en charge d’une personne âgée qui a des troubles du comportement et des troubles psychiques, plusieurs démarches doivent être mises en place.

Un diagnostic précoce doit être effectué

Il est important de se référer à l’histoire de la personne âgée pour mieux comprendre ce qui a pu déclencher les symptômes (l’origine du trouble) et analyser si les troubles du comportement résultent bien d’une maladie psychiatrique.

L’intervenant doit adapter sa communication à la personne souffrante

Parfois, la personne âgée a du mal à exprimer ce qu’elle ressent, c’est pourquoi le professionnel doit savoir décoder le langage non verbal pour mieux comprendre ce qui l’incommode.

L’écoute active est un bon outil qui, grâce à la bienveillance de l’intervenant, encourage le sujet âgé à se confier. Il se sent écouté, compris, et rassuré, ce qui permet d’instaurer une relation de confiance.

Il est important que le professionnel respecte l’intimité et la dignité de la personne malade afin qu’elle ne soit pas infantilisée, ce qui ne ferait qu’exacerber les symptômes.

Il doit également rejoindre la vision du monde de la personne âgée pour mieux comprendre ce qu’elle ressent.

Les professionnels doivent travailler avec les familles

Il est important d’étudier l’environnement dans lequel la personne âgée évolue. Pour cela, il est judicieux de considérer la famille comme un système dans lequel chacun interagit avec l’autre. En effet, l’entourage peut être protecteur et apaisant, tout comme il peut exacerber les troubles dont souffre le malade.

Le travail avec les familles est extrêmement important, car elles sont bien souvent démunies, ne comprennent pas les troubles, et ne savent pas comment réagir. Elles ont besoin de soutien. 

Une approche intersectorielle et en réseau est essentielle

Pour être efficace, le cadre thérapeutique (psychothérapie, mise en place d’un traitement médicamenteux, hospitalisation, etc.) doit être pensé via une démarche transdisciplinaire. L’accompagnement sera d’autant plus efficient si les professionnels de disciplines différentes travaillent ensemble.

Les professionnels doivent être soutenus dans leurs missions

L’approche relationnelle avec les personnes âgées est parfois complexe, car côtoyer en permanence des patients qui perdent petit à petit leur santé physique et mentale peut entraîner également de la déprime chez les intervenants qui les accompagnent. Afin qu’ils puissent maintenir une relation de qualité avec les personnes âgées dont ils s’occupent, ils doivent, eux aussi, être soutenus. Cet accompagnement du professionnel peut se faire sous plusieurs formes : 

En participant à des groupes d’analyse de la pratique (GAP)

En assistant à des groupes d’analyse de la pratique, le professionnel peut présenter des situations concrètes qui lui posent problème, et réfléchir avec les autres participants aux solutions possibles pour y remédier. 

L’analyse de la pratique est un bon moyen de faire face à des situations complexes grâce au partage de compétences. Chacun se sent écouté et compris, et peut ainsi plus facilement retrouver une qualité de vie au travail.

En faisant le choix de la formation continue

Parfois, les intervenants ont peur de mal faire, se sentent démunis face aux symptômes complexes des troubles du comportement et des troubles psychiatriques chez la personne âgée. Ils ont donc besoin d’être outillés pour mieux comprendre ces différentes pathologies, et parfaire leur prise en charge.

Chez Epsilon Melia, nous avons créé une formation sur les troubles du comportement et les troubles psychiatriques des personnes âgées pour aider les professionnels du social et  médico-social à adapter leurs accompagnements aux différentes situations qu’ils rencontrent et à trouver les bonnes attitudes face au malade. 

Vous souhaitez avoir des précisions sur cette formation ? N’hésitez pas à nous contacter.