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Groupe de personnes en supervision d'équipe

La supervision d’équipe en travail social, qu’est-ce que c’est ?

Le secteur social et médico-social regroupe des métiers où l’aspect relationnel est très important, que ce soit avec les personnes accompagnées, les collègues ou la direction. Ainsi, les professionnels ressentent de plus en plus le besoin de participer à des espaces de parole pour faire le point sur ces relations qu’ils nouent au quotidien, et redonner du sens à leurs missions. La supervision d’équipe (ou supervision collective) fait partie de ces outils leur permettant de réfléchir à leur posture professionnelle vis-à-vis des usagers des institutions, mais aussi aux relations qu’ils entretiennent avec le reste de l’équipe. La supervision d’équipe, c’est quoi exactement ?

Définition de la supervision d’équipe

La supervision est un espace de libération de la parole qui permet aux participants d’étudier l’impact généré par la relation à l’autre. Ils s’interrogent sur les émotions engendrées par les différents liens qu’ils nouent avec les personnes accompagnées et le reste de l’équipe. Cela les aide à retrouver la juste distance et à adapter leur posture professionnelle. Cet espace d’échanges a aussi pour but de redonner du sens à un travail souvent difficile du fait de la grande vulnérabilité des personnes qu’ils prennent en charge. En faisant le point sur leurs atouts et leurs éventuelles fragilités, ils peuvent parfaire leurs modes d’intervention.

L’objectif premier de la supervision d’équipe est d’optimiser les qualités relationnelles des professionnels. Il s’agit donc surtout de réfléchir sur la relation d’aide entre le travailleur social et l’usager.

L’utilité de la supervision d’équipe 

La supervision d’équipe en travail social a plusieurs finalités : 

Créer du lien pour rompre la solitude et développer les potentialités de chacun 

Ces espaces d’échanges permettent de mettre en avant la puissance du collectif, car le travailleur social se sent souvent bien seul face aux missions qui lui incombent. La présence de l’équipe comme soutien lui permet de ne plus ressentir cette solitude, car elle vient en renfort. Le travail est ainsi basé sur l’entraide. Ces rencontres ont un effet rassurant, mais elles permettent aussi de confronter les compétences et pratiques de chacun pour trouver des directions et solutions communes, adaptées aux différentes problématiques rencontrées. Le but est de créer du lien entre ces différents professionnels. L’écoute active est importante lors de ces séances de supervision, car elle est la base d’un travail d’équipe efficace. Chaque membre doit nourrir l’autre grâce à des réflexions qui aboutissent à un accord auquel chacun adhère.

Il faut donc sensibiliser au fait que la supervision d’équipe ne fait pas perdre de temps aux participants, mais au contraire, les aide à s’interroger sur la relation à l’autre pour parfaire leur pratique et continuer de faire leur travail avec plaisir. Cela permet de prendre du recul et de développer les compétences professionnelles de chacun.

Éviter les risques psychosociaux

En proposant cet espace de soutien et d’échanges, cela permet d’éviter les risques psychosociaux pour les professionnels : stress lié au travail (forte charge mentale, manque de personnel et de moyens financiers, etc.), ainsi que des violences diverses (harcèlement moral, conflits, agressions, etc.). À la longue, ces difficultés peuvent altérer l’empathie des travailleurs sociaux ainsi que leurs facultés de non-jugement, de bientraitance, etc., envers les usagers parce qu’ils n’en peuvent plus. En séance de supervision d’équipe, ils peuvent exprimer leur souffrance, dans un cadre bienveillant. Cela les aide ainsi à améliorer leurs conditions de travail.

Favoriser une meilleure connaissance de soi

La supervision permet aussi au professionnel d’apprendre à mieux se connaître. Les intervenants du secteur social et médico-social sont tellement tournés vers les autres qu’ils oublient de prendre soin d’eux-mêmes. Ils ne prennent pas le temps de s’interroger sur leurs propres vulnérabilités et les émotions que les relations avec les usagers génèrent. C’est cet oubli de soi qui peut les faire basculer vers l’épuisement professionnel.

Travailler sur la notion de transfert

Tout travailleur social rencontre de nombreuses difficultés au cours de sa carrière. La vulnérabilité des personnes dont il s’occupe le renvoie souvent à son propre vécu, ses propres épreuves. Sa relation à l’autre fait naître un certain nombre d’émotions, de souvenirs de son enfance, des manques dont ils ont pu souffrir. 

Par exemple, une soignante qui travaille dans un EHPAD est confrontée à la souffrance physique et psychique des personnes âgées qu’elle accompagne. Cette détresse peut faire écho chez elle, car elle la ramène à sa peur de la mort ou à un parent qu’elle a perdu, par exemple. 

Un éducateur spécialisé travaillant en MECS (maison d’enfants à caractère social) vit également des moments très difficiles, car il s’occupe de jeunes qui ont subi des maltraitances, sont victimes de prostitution, etc. S’il a lui-même vécu une enfance douloureuse, cela peut faire ressortir ses propres souffrances.

La supervision permet de travailler sur cette notion de transfert, car le professionnel peut prendre conscience de cette charge émotionnelle qui l’habite, et apprendre à adapter sa posture professionnelle pour garder la bonne distance avec la personne qu’il accompagne. Il parvient ainsi à mieux définir ses limites.

Les modalités de fonctionnement de la supervision collective 

Tous les professionnels se situant dans une relation d’aide avec des usagers (infirmières, assistantes sociales, éducateurs spécialisés, etc.), peuvent participer à une supervision d’équipe. L’espace d’échanges est pluridisciplinaire, ce qui signifie que plusieurs professions peuvent s’y retrouver. Par contre, les travailleurs sociaux participant à une supervision d’équipe doivent travailler avec les mêmes usagers.

Le superviseur est un spécialiste extérieur à l’institution afin d’assurer la confidentialité des échanges. Il fait preuve d’écoute active pour que les professionnels se sentent en confiance et aient envie de se dévoiler. Le dialogue doit pouvoir se faire dans le respect et l’absence de tout jugement. L’objectif est qu’ils expriment ce qu’ils ressentent dans leurs relations avec les personnes qu’ils accompagnent pour que les effets des transferts soient identifiés et qu’ils puissent être enrayés.

La supervision d’équipe en travail social se distingue de l’analyse des pratiques professionnelles et de la régulation d’équipe

L’analyse des pratiques est un autre dispositif mis en place pour que les professionnels puissent bénéficier d’espaces de réflexion. Il est possible d’accueillir un nombre plus important de participants (généralement, jusqu’à 15 personnes). Même si ici encore, l’objectif est de laisser la place aux différents questionnements professionnels des participants, il est aussi de favoriser une réflexion collective sur des problématiques concrètes qu’ils rencontrent dans leur pratique (par exemple, comment affronter des entretiens téléphoniques compliqués avec les familles des usagers).

L’analyse des pratiques met plutôt l’accent sur l’accompagnement de la personne vulnérable alors que la supervision est centrée sur l’aspect relationnel entre le professionnel et l’usager. Dans le cadre de la supervision d’équipe, le professionnel apprend à créer des liens de qualité avec l’accompagné, et à avoir la juste distance.

Quant à la régulation d’équipe, celle-ci est organisée en cas de conflit sérieux entre les membres d’une équipe afin d’améliorer la communication.

Les séances de supervision collective contribuent à créer une coopération entre les différents professionnels et à optimiser la qualité des relations avec les usagers.

 

C’est pourquoi chez Epsilon Melia, nous proposons l’organisation de groupes de supervision d’équipe pour les professionnels du social et médico-social, mais nous pouvons aussi mettre en place des groupes de supervision collective pour les cadres afin de les aider à trouver des solutions aux difficultés relationnelles qu’ils peuvent rencontrer de par leur fonction.

Nous proposons également une supervision individuelle, car elle permet un échange en plus petit comité avec uniquement le superviseur et le supervisé. L’objectif est d’identifier comment la relation d’accompagnement fait écho avec les difficultés personnelles du travailleur social. Nous vous invitons à nous contacter si vous avez besoin de renseignements complémentaires sur nos formations ou si vous souhaitez vous inscrire.